Rivière pourpre (Purple river)
J’ai découvert ce bâtiment hors norme par hasard, en parcourant le livre Eaux Fortes de Christophe Jacrot.
Construit en 1907 par l’industriel Charles Albert Keller, situé à Livet-Gavet dans la vallée de la Romanche, le Pavillon Keller a été bâti en deux étapes : il a d’abord été occupé par la famille et les employés des usines dans le bâtiment principal, puis une extension sur pilotis a été créée en 1930. L’industriel y installe son bureau, ce qui lui permet de surveiller ses usines -et ses ouvriers- situées en contrebas, dans une ambiance gentiment paternaliste d’un autre temps.
Mais la désindustrialisation de la vallée et la fermeture des usines entraîne la chute de la maison Keller, qui sombre peu à peu dans l’oubli. Redécouvert suite au tournage du film les Rivières Pourpres, pour lequel il sert de décor, le bâtiment subit depuis le poids des ans, la succession de propriétaires et leurs projets plus ou moins sérieux. Il attire néanmoins de plus en plus de curieux, notamment les skieurs en transit vers les stations d’altitude et il est aujourd’hui à vendre.
Le pavillon situé de l’autre côté de la rue, sans doute construit à la même époque, semble monter la garde.
Noircies par la pollution, les façades aux carreaux cassés font peine à voir ; le pavillon semble figé dans le passé. Son architecture complétement folle, hétéroclite interpelle : le contraste entre la grande maison bourgeoise avec ses encorbellements en bois et ses vitraux, et la partie plus récente en béton sur pilotis, donne à voir une improbable greffe, un monstre architectural couturé de partout, telle la créature d’un Frankenstein architecte, ou sortie des rêves les plus fous de Miyazaki. On comprend qu’elle ait attiré l’œil des cinéastes.
Source : https://www.lepostillon.org/Le-projet-fantome-du-pavillon-fantome.html
I discovered this unusual building by chance, while reading Christophe Jacrot's book Eaux Fortes.
Built in 1907 by industrialist Charles Albert Keller, in Livet-Gavet in the Romanche valley, the Pavillon Keller was built in two stages: it was first occupied by the family and factory employees in the main building, then an extension on stilts was created in 1930. The industrialist set up his office here, allowing him to keep an eye on his factories - and workers - below, in a gently paternalistic atmosphere from another era.
But the de-industrialization of the valley and the closure of the factories led to the downfall of the Keller house, which gradually sank into oblivion. Rediscovered following the filming of Les Rivières Pourpres, for which it was used as a set, the building has since suffered from the weight of time, the succession of owners and their more or less serious projects. Nevertheless, it attracts a growing number of curious visitors, particularly skiers on their way to the mountain resorts, and is now up for sale.
The house on the other side of the street, probably built around the same time, seems to stand guard.
Blackened by pollution, the broken-glass façades are sad to see; the pavilion seems frozen in the past. Its completely crazy, heterogeneous architecture is striking : the contrast between the large bourgeois house with its wooden corbels and stained-glass windows, and the more recent concrete section on stilts, reveals an improbable graft, an architectural monster stitched all over, like the creature of a Frankenstein architect, or one of Miyazaki's wildest dreams. It's easy to see why it caught the eye of film-makers.